Malgré le climat
actuel plutôt morose du pays, contre toute attente, des jeunes finissants se
déclarent optimistes quant à leur avenir. Si l’on parle parfois d’une génération sacrifiée, eux ne se
voient pas comme tels. Quand le
quotidien est caractérisé par l’incertitude et la déréliction, il devient
difficile pour des jeunes finissants de se projeter dans l’avenir. Carlie Valdayard PETIT, Boris Edska BORDENAVE, Winchel NORZEUS et Thayana PREZIL - jeunes
finissants - se disent préoccupés par la situation de notre pays et promettent leurs
aides à Haïti dans une entrevue avec Entre Les Pages.
Carlie Valdayard PETIT est une jeune finissante du Collège Saint Louis de Bourdon à
Port-au-Prince. Elle a le mérite d’être toujours lauréate de sa
promotion. « Je compte étudier l'économie
appliquée et la gestion des affaires. Ce sont deux options que j'apprécie
beaucoup, surtout que j'ai déjà une base en la matière. J'aime les chiffres et
surtout l'économie ! ». Elle
croit dur comme fer que ses connaissances peuvent servir à Haïti. « Le pays a toujours besoin de tête pensante,
surtout au niveau de l'économie. La pauvreté est en partie due à l’inflation,
et cette inflation a toujours existé. Il n'y a pas vraiment de parité entre le
salaire et le coût de la vie... Les gens devraient vraiment se pencher sur ces
problèmes et pour cela je pense que mes connaissances seront bénéfiques au
pays.»
Thayana PREZIL , membre du forum de l’organisation Entre Les Pages et finissante du
Collège Regina Assumpta (Cap-Haïtien), elle fait preuve d’une intelligence hors
du commun. « En fait, j'ai découvert
l'existence du Génie Industriel par hasard sur le Web parce que le concept
"génie" m'intéressait. » PREZIL nous explique son choix.
« Le génie industriel également
appelé génie de systèmes est l'étude des systèmes mis en place au sein des
différentes structures sociales en vue de les optimiser, les transformer, les
reformer, etc. afin que celles-ci soient plus productives! Avec cela,
l'ingénieur industriel devient un touche-à-tout parce que toute entité sociale
possède une structure, un système. En outre, il peut lui-même, de par sa large
palette de connaissances, créer sa propre entreprise. Et ce n’est pas tout! Il
a toujours une carte à jouer pour solutionner un problème. »
Sans
aucun regret « Actuellement à
l'université, je ne regrette toujours pas mon choix, d'ailleurs j'en suis très
fière! Un tel métier m'offre non seulement un large choix de travail et ceci
dans n'importe quel domaine mais également il contribue à la concrétisation de
ce qui me tient à cœur même si je n’en suis qu'au premier pas. » L’image
d’Haïti est sa priorité « J’aime le
génie industriel parce que ça rejoint l'objectif que je nourrissais depuis
quelques années: celui de créer une entreprise spécialisée dans l'import-export
de biens naturels mais surtout sur l'exportation d'un bien haïtien en
particulier sur le marché international en vue de faire connaitre au mieux mon
pays ! ».
Winchel NORZEUS fait désormais partie des alumni de l’Institution Saint Louis de Gonzague de
Port-Au-Prince, il nous a aussi parlé de ses rêves. « Depuis mon enfance, j'ai toujours rêvé de devenir un médecin. Plusieurs
amis ont essayé de me décourager. Mais à force de m’obstiner à poursuivre ce rêve,
il est maintenant devenu une obsession ! »
De
l’avenir
« Dans un pays comme Haïti oû les soins
sanitaires sont quasiment inexistants, je pense qu'un nouveau médecin ne serait pas de trop. Je pense à l’avenir construire des cliniques,
des Hôpitaux, et participer à la
formation d’autres médecins. »
Boris Edska BORDENAVE , finissante du Collège Saint François Xavier au Cap-Haïtien est
l’une des lauréates du concours national de poésie organisé par la présidence
cette année. « Quand j'ai eu à
choisir une option pour la vie universitaire, je n'ai pas hésité à prendre les
sciences juridiques ! » Son choix est fait dans le dessein
d’apporter sa contribution au développement d’Haïti. « Étudier
le droit est un choix qui sera bénéfique pour mon pays. Partir pour le Chili et
d'autres pays étrangers est monnaie courante en Haïti. Alors que la
majorité des jeunes part, que doivent faire ceux qui restent ? Rester assis ou
essayer de reconstruire Haïti chacun à sa façon ? Je préfère la dernière
solution. Mes études en Sciences
Juridiques aideront à rebâtir notre système judiciaire dans la mesure où je serai une excellente
avocate travaillant pour le bien et le bon, et servant d'exemples aux
générations futures qui doivent comprendre que la meilleure solution n'est pas
la fuite, mais de préférence l'entraide. »
Ce
ne sont pas tant les mots qui importent mais plutôt les réalités qu’ils
recouvrent et qu’ils sont censés représenter. Ces jeunes ont exprimé sentiments
et désirs. Comme toutes aspirations, elles sont faites pour être contredites par
la pratique et la réalité qui, tout en les éloignant, tentent de s’en rapprocher.
Cette étape de la vie, oû rêves et incertitudes se mêlent dans une épouvantable délicatesse.
Entre Les Pages se veut défenseure de la jeunesse et porter le plus loin possible cette parole afin qu’elle soit entendue.
A
ces jeunes bourrés de convictions, nous souhaitons un bon courage pour la suite
et toutes nos félicitations!
©
Ejymson VALMIR
vejymson@gmail.com
Aucun commentaire:
Write comments