La certitude que présente la mort ne peut pas être calculée comme un résultat de statistiques énumérant les cas de décès survenus, écrit Heidegger, dans son texte L’être et le Temps, in « Qu’est-ce que la métaphysique ? ».
On ne peut décrire non plus l'énormité de la perte d'un ami, d'un frère ou d'une sœur. De là, la mort ne saurait être rien dans le sens Epicurien du terme.
Cette année 2017 est venue, revêtue de sa robe de mille et une couleurs, planter sa croix morbide dans nos cœurs.
Nous ne sommes pas trop jeunes, encore moins trop vieux pour qu'elle vienne chez nous et nous imposer une tasse de café ou de thé amer selon son gré. Il faut bien s'y faire, c'est ainsi. "La mort ne nous concerne pas", disait Montaigne mais on croit fermement qu'elle nous concerne à un certain degré, bien que nous soyons impuissants face à une telle fatalité. Un fait qui nous laisse croire que nous sommes en train de rêver et nous nous demandons à quand la fin de tout cela. Tout ça n'est qu'un cauchemar. Une blague de mauvais goût, te dis-tu. Malheureusement, nous sommes obligé d'y faire face. De Janvier jusqu'à aujourd'hui, combien sommes-nous nombreux à passer par cet étroit chemin. Notre foi religieuse nous pousse souvent à tenir ce discours: Il ou elle n'est pas mort (e), on se reverra au dernier jour, ou mieux, il y'aura une autre vie mais on n'est certain de rien. Combien ne donnerait-on pas juste pour hâter le temps et revoir cette personne aimée. Ce qui nous fait penser à Tolstoï qui disait ceci « Il est impossible que je doive mourir ». Même dans la mort, la poésie nous pousse à dire des choses, à lire en nous même. Amour, n'est-ce pas ce sentiment qui ne connaît ni le temps ni l'espace et nous lie à l'autre? On croit encore que ce même amour qui nous rattache à l'être cher, nous incite à verser des larmes, est aussi celui qui nous aidera à surmonter ce moment douloureux.
La mort est ce monstre qui peut vous étriper mais ne peut détruire l'amour qui est assez malin d'aller s'agripper dans le cœur d'où l'on ne peut l'atteindre. L'amour est plus doux et plus fort que la mort. Le poète James Noël a réussi ce jeu de mots: Amour à mort. Le voyage vers le néant (l'on est jamais certain où l'on va après la mort) d'un être aimé peut nous attrister au plus haut point mais nous continuerons à l'aimer. La mort peut tout nous enlever sauf notre amour. SOPHOCLE dans Antigone, conscient que nous ne saurions échapper à un tel destin qu'est l'amour, il nous jette cette phrase à la figure: Descends donc là-bas et, s’il te faut aimer à tout prix, aime les morts. Une autre phrase poétique et envoûtante, du genre à vous couper le souffle. Il faut n'être qu'un poète pour oser dresser ainsi face à face la mort et l'amour.
Bref, La vie est trop courte, écrit Paulo COELHO, pour que nous cachions dans notre cœur des mots importants. Par exemple, « Je t’aime ». Mais ne t’attends pas toujours à entendre la même phrase en échange. Nous aimons parce que nous avons besoin d’aimer. Sans cela, la vie perd tout son sens. Et en dépit des mots, des belles tournures qu'on puisse formuler pour parler de la mort, rien ne saurait remplacer celui ou celle qu'on a tant aimé (e). Il nous reste qu'à attendre notre tour et la seule chose que nous puissions faire, bien plus que travailler pour que l'histoire retienne notre nom, c'est de faire en sorte que nous laissons une empreinte d'amour sincère sur le cœur de l'autre.
Cordialement, Entre Les Pages
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