Loin de la tradition de port d’armes qui caractérise la société américaine, Haïti est un pays sans histoire en la matière. Sinon presque. Sinon jusqu’à 1994 où l’Oncle Sam nous a ramené Aristide et laissé envahir les casernes et emporter des armes. Après il y a la politique et les zones de non droit. Malgré tout, à part quelques cas isolés notre pays demeure ultra paisible. Cependant par-delà la tragédie causée par ce fou furieux de Stephen PADDOCK à Las Vegas où 59 vies sont prises plus 527 blessés; les USA donnent une énorme leçon d’image à travers sa presse toute puissante.
Dignité des victimes
Contrairement à chez nous où en pareille circonstance des corps déchiquetés envahiraient les téléphones et les ordinateurs; à part quelques rares vidéos, toutes les images des victimes sont bien choisies et les montrent dans les meilleures conditions possibles. Les victimes sont protégées, ainsi que leurs familles et l’image du pays.
Humanisation des victimes
Les médias occidentaux ont l’expertise de nous sensibiliser pour leurs victimes. On montre leurs familles, leurs lieux de travail. Des milliers d’articles vont sortir sur le sujet. On va en parler durant des et des semaines. Et quand on connaît l’histoire des gens on finit par sympathiser avec eux. Donc ce n’est pas un hasard que “je suis Charlie”, “pray for Vegas” soient si populaires. C’est ainsi que la mort de 12 français trouve plus de sympathie que celle de 300 mille haïtiens. La mort de 59 américains c’est carrément la fin du monde, et attire plus de sympathie celle milliers de syriens ou d’africains.
Protection de l’image du pays
Qu’importe ce qui se passe on montre un État en confiance, des leaders qui prennent leur responsabilité, des experts qui font leur travail pour mettre la société en confiance. Quand un évènements a lieu aux États-Unis durant quelques instants on a peur. Après deux ou trois jours, c’est “business as usual” comme si de rien n’était. Dans notre cas on montre un État délabré, qui improvise, avec comme principal détracteur sa propre presse nationale.
Réparer l’image d’Haïti est d’une urgence énorme. Je n’ai pas l’impression que les leaders politiques et les leaders d’opinion comprennent cette réalité. Si nous voulons attirer des touristes et de l’investissement direct étranger, si nous voulons que les haïtiens arrêtent d’être désespérés; nous devons montrer UN ÉTAT RESPONSABLE, un pays en sécurité, un environment agréable. Et quand un incident ou une catastrophe arrive, IL EST CRUCIAL de montrer les victimes sous leurs meilleurs jours, de protéger la dignité des victimes et la mémoire des familles, les humaniser, raconter leurs histoires. Le monde est en constante guerre. Guerre d’images. Guerre d’information. Dans cette guerre, Haïti n’est aujourd’hui qu’un petit mouton.
Junior MESAMOURS
Mémorand en Science Politique
🔸Political Scientist
🔹Community Leader
🔸Interpreter
🔹TV show anchor
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