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Charles Anders Bazile : Jeune musicien de FIC très prometteur


Des légendes, des icônes, des artistes de référence, de prodigieuses effigies vivantes, jadis il y en avait, de nos jours il y en a et, demain il en aura encore dans l'Art. Par la musique, la peinture, l'écriture, la danse, les jeunes essaient de se créer d'autres souffles de vie plus ou moins inlassables et immortels. Certains rêvent de briser la mortalité en cherchant à se graver une immortalité dans l'Art, notamment en s'érigeant un parcours inoubliable et une carrière vivement reconnue. D'autres, plus zélés, désireraient même devenir un plus grand Mozart, par exemple. C'est donc une évidence prometteuse quand les jeunes se procurent de grandes visions et des ambitions futuristes visant à les propulser dans un cadre plus ample.
Chez nous, le manque de ressources pécuniaires et parfois d'encadrements adéquats disponibles demeure une entrave à l'épanouissement des jeunes. Prêtant main forte à la survie de notre culture et de notre société en général, les jeunes talents de notre génération sont des gouttes d'espoir qui contribuent à portraiturer le visage de la jeunesse haïtienne dans un angle meilleur et positif.
Dans l'objectif de les exhiber encore plus au grand public, Entre Les Pages (ELP) s'engage à leur consacrer une place tout à fait spéciale. Interrogé, Charles Anders Bazile, jeune musicien de dix-neuf ans et  élève finissant du Collège Saint-Joseph du Cap-Haïtien (F.I.C), s'est amplement confié sur son début et son parcours musical. Né en Janvier 1999 et natif de la deuxième ville du pays, ce jeune prodige n'a néanmoins pas manqué de converger des mots panégyriques à son instrument de prédilection, la guitare.
ELP : Pourquoi avoir opté pour la musique? Et depuis quand?
C.B. : Dès mon enfance, je m'intéressais à tout ce qui se rapportait à l'Art. J'ai commencé avec le dessin et un peu plus tard, au secondaire, je me suis adonné à la musique. En fait, je l'ai choisie parce que je me sens exister à travers elle. Elle me met dans ma peau, grâce à elle je me sens bien. Il n'y a pas de choses dans lesquelles j'excelle mieux que dans la musique. La musique, c'est tout moi ça. C'est donc pour toutes ces raisons que je l'ai choisie et qu'elle est devenue ma passion.
ELP : La guitare est-elle l'unique instrument par lequel tu fais tes preuves? Sinon, pourquoi la préfères- tu parmi les autres?
C.B. : Je joue d'autres instruments comme le piano et le violoncelle. Mais je préfère la guitare car elle a été mon tout premier instrument, et aussi parce que je me sens très à l'aise en la jouant.
ELP:  À quand remonte ta première partition?
C.B. : Cela remonte au jour où mon père  ( Max Anderson Bazile ) m'avait fait cadeau de ma première guitare. J'avais réussi à jouer une petite musique chez un oncle où, ce jour-là, mon père s'était présenté. En fait, je venais tout juste d'apprendre cette partition dans un cours de musique. J'étais au 2ème trimestre de ma huitième (8ème) année au Collège Saint-Joseph.
LP : Parle-nous un peu de ton début dans la musique.
C.B. : J'ai commencé l'apprentissage de la musique en 2012 dans un cours de musique au sein mon école. Comme je l'ai tantôt mentionné, à cette époque mon père m'avait offert ma première guitare. Et après, mon beau-père ( Frandy Durosier ) m'avait payé un autre cours chez Mr. Donald Victorin qui m'avait beaucoup épaulé, ainsi que maestro Senot. Je n'y étais pourtant resté que pendant trois mois. Et ensuite, mon père m'avait payé des cours à Cemuchca. J'y étais resté et c'est là que j'ai aussi appris le solfège. Arrivé là-bas, je faisais comme partie d'une seconde famille. J'avais arrêté de jouer de la guitare pour ainsi jouer du violoncelle. Mais après, je continuais d'apprendre à jouer ce dernier tout en continuant aussi de performer avec ma guitare. Voilà!
ELP : Et maintenant, confie-nous sur ton parcours. Parle-nous aussi de ceux qui t'ont encouragé et aidé à propulser.
C.B. : Je n'oublierai pas ma première expérience avec la chorale de l'Église Évangélique Libre ( Rue 25 H ). Mais avant tout, je figurais déjà en tant que musicien de cette Église. Concernant mon parcours? J'ai l'habitude de jouer lors des messes de mon école et souvent, pour d'autres écoles de la ville. Je suis devenu un guitariste de Worship Gospel et de plus, j'ai créé MéloFic ( groupe musical à FIC dont je suis l'un des maestros). J'ai réussi à le créer avec d'autres amis tels que Augustin Samuel Kedly ( l'autre maestro) et Augustin Abdias qui est un très bon chanteur et pianiste. En deux (2) ans, MéloFic a réalisé un merveilleux parcours. Nous avons joué à Chokarella et dans maintes autres occasions. Nous avons été récompensés recemment lors du Festival Interscolaire. Et aussi, après une prestation à Versailles, nous avons même été appréciés par Ticket Magazine. Personnellement, je joue partout : églises, écoles, là où les occasions s'ouvrent à moi...Je joue parfois en solo, parfois en groupe.
Durant toute ma jeune carrière musicale, beaucoup m'ont grandement aidé. D'abord, je peux citer: ma mère  ( Manoucheka Gabriel), mon père et mon beau-père.  Ensuite, mes camarades: Augustin Kedly, Baptiste Joseph Jephté, Azémar Rosny Dave ( Kedly et moi l'avons attiré dans la musique, mais il l'avait déjà dans le sang ), Bruno Dolph, Claude Édouard  ( un bon chanteur également, toujours à ma disposition), Duveau Driandalex. Puis, il y a le collectif Machann Prestans qui m'épaule, m'encourage toujours et me temoigne un grand respect. Enfin, sans oublier des amis comme Delvariste Kednie, Florvil Weslandine, Tchoupy Hilaris ( un maestro de Cemuchca ), Exumé Ludwige, Jameson Louis et Emmanuel Antênor.
ELP : Quel moment t'as exceptionnellement marqué?
C.B. : Il y en a plutôt deux grands moments. Pour la première, c'était lors d'une soirée de gala organisée par la Unibank. On y avait invité le groupe Symbiose mais aussi le grand musicien et chanteur Lionel Benjamin, immortalisé dans la musicalité haïtienne. J'ai donc eu la chance de reconnaître ce dernier,  et après avoir joué (moi et Symbiose), uniquement avec des instruments, une musique à son honneur qui l'a beaucoup charmé et ravi, nous avions eu le privilège de performer à ses côtés durant toute la soirée. Quant au deuxième, c'était bien le jour où j’accompagnais à moi seul la chorale Worship Gospel dans une musique avec ma guitare, alors que l'orchestre de chambre de Cemuchca me secondait pour en faire la beauté. C'était un grand concert pour célébrer les cinq (5) ans d'existence de cette chorale. Et c'était vraiment merveilleux!
ELP : Grâce à ton talent, tu as même pu côtoyer l'illustre Lionel Benjamin. Quelles autres opportunités se sont encore ouvertes à toi?
C.B. : En ce qui concerne les autres opportunités, j'ai aussi eu la chance de performer avec Worship Gospel (comme je l'ai tantôt affirmé), avec Symbiose de Cemuchca , avec l'orchestre philharmonique de Cemuchca et avec une variété de musiciens du pays. Et aussi, avec Annexe Cemuchca de Limbé, SED'ART, Cemuchca de Port-au-Prince, Sainte-Trinité,  des écoles de musiques à Jacmel, à Petit-Goâve, à L'île de la Gonâve, à Terrier-Rouge et enfin, avec quelques étrangers venant directement de l'international comme Miss Janet, qui nous a toujours accordé son aide. J'ai alors continué à cheminer encore plus loin et à me construire une jeune renommée.
ELP : Un jeune parcours certes,  mais très riche! Et à part la musique, as-tu d'autres talents? Si oui, les exhibes-tu au grand public comme tu fais avec ta guitare?
C.B. : Et oui, bien sûr. Je sais dessiner. J'écris parfois des textes, des poésies en créole. On remarque beaucoup plus mes textes car je les partage toujours. Des fois je partage aussi mes dessins.
ELP : Qui prends-tu comme modèle(s)? Dans la musique, bien sûr...
C.B. : À part certains musiciens classiques d'autrefois tels que : Beethoven et Mozart, j'aimais prendre B.B King comme modèle. Mais désormais, je veux être mon propre modèle. Oui certes je suis d'autres artistes, vu que je continue encore à apprendre ; mais dorénavant je me laisse guider par la musique.
ELP : Que représente alors la musique et notamment la guitare dans ta vie?
C.B. : La musique, c'est le souffle qui, à part ma mère, me maintient en vie. Et ma guitare, la seule arme en qui j'ai recours pour chasser peines et tristesse.
ELP : Quels sont tes visions et projets d'avenir?
C.B. : Je veux toujours persévérer dans la musique, continuer à l'apprendre, vivre avec et par la musique, vivre dans la musique et mourir musicien. J'aimerais aussi faire une grande carrière, intégrer un orchestre philharmonique, créer et diriger mon propre groupe jusqu'à même devenir un maestro international.
ELP : Une pensée spéciale ou un conseil pour les jeunes qui désirent se lancer dans la musique, dans l'Art en général, et pour ceux qui s'y sont déjà initiés.
C.B. : À de tels jeunes (initiés ou pas), je leur conseille de ne pas hésiter à mettre en évidence leurs talents, se sacrifier et être motivés pour ce qu'ils aiment. Et puis, avec honnêteté, lutter et avoir de grands rêves, apprendre à trébucher et à tomber pour se relever après, apprendre à persévérer et à être patients ; et de se réjouir entièrement dans ce qu'ils font. Mais avant tout, il faut donner à Dieu la première place.
ELP : Merci, Charles Anders Bazil! Courage et succès.

Interview et rédaction,
Par AZOR Hoang-Nghi

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