« Fouler le macadam », voici le mot d'ordre des
citoyens engagés pour la cause de PetroCaribe,
nom du programme lancé par Hugo Chavez en 2006, ancien président du
Venezuela, qui permet à plusieurs pays de l’Amérique latine et des Caraïbes d’acheter
des produits pétroliers à un coût avantageux et de payer leurs factures sur 25
ans à un taux d’intérêt de 1%. Les gouvernements haïtiens étaient censés
financer des projets pouvant favoriser le développement. Les Capois comme d’autres
habitants de plusieurs villes du pays décident d’occuper les espaces publics pour
demander « Où est passé l'argent de PetroCaribe? » en attente d'un
audit crédible sur la dilapidation de ce fond sous plusieurs
administrations en Haïti. Ce mouvement majoritairement mené par des jeunes s'est
enflammé sur les réseaux sociaux avant d'investir le béton. Et, maintenant il
est devenu viral. Tout le monde en parle. Plusieurs villes du pays ont déjà
emboité le pas. Cap-Haïtien annonce sa troisième marche pour ce samedi 22
septembre 2018.
La première marche organisée dans les rues du Cap a été pauvre en nombre comparativement à d'autres villes et le parcours de celle-ci a été trop court selon quelques commentaires, néanmoins elle a été marquée par une expo-photo sur la place d'armes où sont érigés des héros de l'indépendance. La deuxième a été plus convaincante, le parcours mieux défini. On a pu remarquer la présence d'un plus grand nombre de policiers et de citoyens, ces derniers qui scandaient des slogans acerbes aux présumés coupables: « Kòb la oubyen Kòd la » , « Mare yo » , « Nou pat manje pwa, nou p ap bay lapire ». A remarquer que ces personnes déclarent vouloir servir d'exemple à la nouvelle Haïti: L'Haïti que nous voulons (Ayiti nou vle a) en prenant le soin de ne pas salir davantage les rues de la ville en marchant. Pour ce, ils s'entendent à ne pas y jeter des résidus en plastique et autres matières durant tout le parcours.
Plus d'un mois que la campagne : « Kot kòb
PetroCaribe a? » (Où est passé l'argent de PetroCaribe?) fait son chemin. « Ni
leader. Ni violence. Nous sommes tous leaders » sont des propos que proclament
les manifestants. « Nous ne sommes que des victimes qui s'engagent pour
une reddition de comptes », clarifient d'autres. On voit sur la toile des
internautes poster: « L'argent des maillots, des pancartes viennent de nos
poches ». Une riposte à ceux qui veulent faire croire que le mouvement est
financé par une main cachée. D'autres disent attendre l'autre phase, celle qui
ne serait pas pacifique ou une autre action autre que la marche. Sera t-on témoin pour une nouvelle fois des évènements comme ceux de 6-7 juillet 2018? On n'en est pas
encore là. Mieux vaut prévenir que guérir.
Auteur : Djedly François JOSEPH
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