Comment se fait t-il que, de cette large diversité de phénomènes humains, existe une ressemblance qui les unit ? Nous sommes de ceux qui sont persuadés que pour parler de n’importe quel sujet, il faut être capable de dégager une certaine compréhension de sa nature. Par cette conviction, nous disons du flirt ce rapport entre des individus, généralement de sexes opposés cherchant à persuader l’un l’autre par des démonstrations (parole, ruse, mensonge, apparence) en vue d’apaiser un désir quelconque. Et la politique est l’ensemble des mécanismes mis en branle par des acteurs politiques dans l’ultime but de prendre le contrôle du pouvoir ou d’en avoir la sauvegarde (Nicolas Machiavel). Par cette définition, il convient de faire montre d’une observation attentionnée pour la description et la saisie de ce phénomène. Nous ne tarderons pas à limiter notre réflexion à ce qui, quelque part, nous touche comme humain c’est-à-dire, à la réalité des choses.
L’homme politique agit et assure la domination de sa volonté par sa capacité d’orateur, son prestige, astuce, feinte ou ruse lui accordant une extraordinaire représentation dans le champ politique au point de ramener tout à son service, y compris la liberté des sujets. Que serait l’acteur politique qui, ayant le souci d’une moralité chrétienne, choisit de ne pas faire usage de des moyens réprouvés par la morale individuelle ? Il serait un agneau qui s’offre en holocauste sur une route de voitures en plein midi. Le plus malheureux ce n’est pas qu’il soit mort sottement mais parce que sa chair est laissée jusqu'à la putréfaction du soleil et de la pluie.
Dans le champ politique, on reproche à l’acteur moins les astuces qu’il utilise en vue de satisfaire ses caprices que le respect des principes jugés conformes au fonctionnement normal d’une famille nucléaire. Il ne faut pas croire que nous soutenons que l’acte politique est dénué de toute moralité, ce serait dire un non sens que l’histoire et la théorie politique n’ont jamais attesté. Puisque toute action de ce genre vise une finalité qui en devient le leitmotiv. Donc, le chemin à partir duquel l’on parvient à la réalisation de l’objectif politique porte les traits de cette moralité, qui est loin d’être la morale chrétienne mais celle de la politique. Tout acte jugé inefficace en politique devient condamnable non pas que l’échec ne soit pas du jeu politique mais parce que les moyens dont dispose l’homme politique ont été peu utilisés. En effet, on peut réaliser pourquoi les acteurs du champ politique se font prendre pour des hommes et femmes extraordinaires. Ils ne détiennent pas une aptitude hors du commun que les autres n’ont pas, mais seulement ils osent faire ce que trop de réflexions empêchent aux citoyens ordinaires de réaliser.
Chose étonnante de voir avec quelle habileté un homme arrive à soumettre une quantité de femmes au service de son désir incontrôlé et insatiable. Nous voulons admettre que les hommes ne sont pas les seuls à mettre en exergue cette démonstration pour en faire un élément principiel. Car dans les sociétés dites libérales la distinction de genre ne trace aucune limite d’aptitude. Ainsi, on peut constater que les femmes qui arrivent à traverser les règles édictées dans les sociétés traditionnelles, manipulent aussi bien la drague en proportionnalité à leur aptitude.
Par quels moyens, les hommes, parviennent –ils à entraîner tout à l’apaisement de leur envie ? Qu’est-ce qui explique que leur caprice trouve satisfaction aussi facilement ? Parmi tant de choses qu’on pourrait citer, il nous semble qu’elles se ramènent à deux, les plus fondamentales : le discours(le verbe ou la parole) et l’argent. Dans la Grèce et la Rome antique la faculté d’être grand en politique se ramène à la maîtrise du discours. Et l’histoire retient les noms de grands hommes politiques qui se donnaient beaucoup de soucis et de peines pour parler aisément (Antiphon, Cicéron, Démosthène, Eschine, …). La grandeur de ces hommes ne provient pas du maniement des armes mais de l’ascendant qu’ils avaient sur l’âme des peuples en se servant de la parole.
De même quand nous essayons de comprendre le flirt dans sa dimension discursive, nous butons sur l’évidence que la maîtrise du discours qui est à la fois savoir mentir et soigner son apparence est, d’une part, ce qui entraîne l’acceptation d’une attente que nous attribuons à la soumission, et d’autre part à la réduction de toute capacité de raisonnement de la femme courtisée. D’où l’explication du fait que les femmes acceptent, en même temps, d’être la femme préférée d’un seul homme. A bien comprendre, elles sont toutes manipulées, soumises et mises au service d’un caprice. Sous l’effet de ce discours bien travaillé, elles sont prêtes à s’entretuer pour l’amour de cet homme. C’est ainsi qu’une foule écrase tout sur son passage pour proclamer son amour ardent pour un acteur politique qui sait construire son discours.
L’esprit du temps modifie considérablement les rapports inter-individuels. Le constat est que les relations s’accentuent davantage sur l’argent. L’économie prédomine dans presque tous les champs d’activités. Nous passons d’une société de concertation à une société égoïste. Dire que l’individualisme est actuel, c’est tomber dans une espèce de floue, qu’on ne veut pas prendre le courage d’expliciter. En fait, l’argent est le ressort des rapports de toutes sortes dans le monde actuel. Partant de ce fait, le discours perd un peu de sa capacité à produire l’effet voulu. En politique, l’acteur qui se sert uniquement du discours est appelé bavard, menteur plus vaguement un vaurien. Maintenant pour être aimé du peuple il est important de faire la démonstration de sa fortune. Et le peuple se soumettra non à un homme qu’il ressemble mais à celui dont la fortune suscite la dévotion.
Et, aujourd’hui draguer une femme n’est pas que le discours. D’ailleurs, les paroles ont moins de chances à se faire entendre quand les mots parlent plus que ce qu’on possède matériellement. À ceux qui croiront que nous nous trompons de sociétés ou que nous faisons une généralisation trop hâtive. Nous leur disons que nous sommes plus touché par l’esprit des rapports qui se dégagent entres les hommes au lieu de nous préoccuper de la singularité des relations. Certainement nous qualifions de société des milieux où des individus choisissent de vivre ensemble par le partage d’un intérêt commun sans toutefois exclure la défense des intérêts individuels. Ce qui implique que chaque société a ses traits identitaires. Donc, si nous admettons que toutes les sociétés ont les mêmes pratiques, c’est nous faire de mauvaises idées de celles-ci. Mais le flirt, dans toutes les sociétés pratiquement occidentalisées que nous avons en vue, demande beaucoup plus d’argent que du discours.
La facilité de la satisfaction du caprice de l’acteur politique et du dragueur, dépend d’un même élément explicatif : l’émotion. Plus d’un parlerait d’émerveillement, d’émotivité ou d’irrationalité. Autant de qualificatifs, mais tous veulent dire exactement ce que nous entendons expliquer ici. Qu’on se serve de l’argent ou de la parole, on suscite de la part du peuple ou de la femme, une émotion. Peut-on dire que le peuple et la femme agissent sans réfléchir ? En ce qui concerne la foule, nous répondons péremptoirement, oui. Pourtant les femmes, prises individuellement, réfléchissent. Mais leur réflexion est souvent, dans ce cas précis, sous le coup d’émotion. Le milieu ayant favorisé la démonstration du flirt ou de la politique accorde une possibilité réduite à une prise de décision rationnelle. Quand le peuple voit ses attentes restent inassouvies, son regret prend la forme d’une colère que rien ne peut contrôler. Et le regret de la femme dupée conduit à la culpabilité qui aura pour effet le remords ou la dégénérescence.
En vue de conclure, lorsque le lien entre l’acteur politique et le peuple se fonde sur le discours, les citoyens se sentent plus concernés. Ils revendiquent et demandent plus de comptes aux hommes qui les dirigent. Il en est de même d’une femme qui a été conquise par le discours, elle tient beaucoup plus à l’homme qu’à ses avoirs. Dans une vision prospectiviste, l’homme politique veut prendre le contrôle du pouvoir en vue de jouir tous les avantages qu’il confère : argent, prestige, etc. Alors que le dragueur est charmé par la diversité de formes et de goûts des vagins. Au fond, les deux poursuivent le même objectif, qui est souvent à l’état latent : le sexe. L’acteur politique porte à croire qu’il lutte pour l’amélioration de la vie du peuple, pour la grandeur de sa patrie alors que le second persuade de sa volonté de se marier, fonder un foyer, réaliser de grands projets d’avenirs en ayant, tous les deux, recours au mensonge.
Marc –Lee SAIMPREUX
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Mon frére toutes mes felicitations
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