Rubrique au-delà des murs
Souvent, faute
de repère on se perd. Combien de fois on se trompe de chemin et on s'égard
aisément. On voudrait incriminer celui qui nous a précédés, mais parfois il faut
soit faire preuve de discernement pour trouver l'aiguille dans la boîte de
foin, soit décider, un jour ou l'autre, de tracer sa propre voie. Exercice
difficile dans les deux cas. Véritable imbroglio. Un dilemme auquel ma
génération se trouve souvent confronté.
Alors elle se
fait berner par le loup à l'apparence mouton dont il ne tardera pas à imiter la
démarche, peu juste, boiteuse soit-elle. On tombe du coup dans le « paraître »
et on ne se soucie guère de « l'être ». On se trouve sur la même
scène d'action, fort macabres, comme les réseaux sociaux pour les plus vilains,
audacieux, d'autant plus qu'on est à l'ère de la grande période, de la
modernité dit-on. L'époque des grands « coups » pour certains. Sous
un maquillage soigneusement exécuté. Des vêtements impeccables. Des lunettes
bien ajustées. Il faut faire bonne impression lors des joutes oratoires, des
harangues logées sur le seuil de la diatribe. Jouer le jeu car on veut être
bien sous le feu des projecteurs, peut-être aussi les inciter à modifier
l'angle de prise de vue. Que veux-tu? C'est pas trop demander, vu le contexte
actuel assez sombre."Si w pa parèt wap disparèt".
La
reconnaissance sociale en est bien une miette. Alors tous les
« coups » sont bons. Il faut embellir, soigner l'image le mieux que
possible. Ajouter des mots bien prestigieux: Leader, coach en développement
personnel, poète…peu importe, il faut absolument rallonger la liste de sa
biographie. Un type assez modeste un jour s'est levé pour se présenter lors
d'une conférence, rien ne laisse douter qu'il était piqué par la mouche d'une
question qui ne le laisserait pas passer inaperçu. On ne sait quel génie lui a
poussé à rajouter qu'il était président de sa classe à la faculté de Droit et
l'accalmie a été tout de suite substituée par un vacarme assourdissant, ponctué
de rires. Au final personne n'a saisi le sens de la question, d'autant en plus
qu'elle était prise dans des gestes ostentatoires. Le résultat était à somme
nulle. Seul le résultat peut confronter à de pareilles mises en scène. Peut
parer de telle duperie. Le résultat saura évaluer la somme de nos actions. Un
ami a dit un jour qu'entre le paraître et le superflu, il faut bien exister. Bref,
au-delà de la popularité, il faut qu'on soit utile.
Auteur :
Djedly François JOSEPH
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