La mort fait peur. Elle nous inflige ce vent
glacial dans le dos, pétrit notre cœur, en produisant la convulsion de nos membres
avant de nous réduire en petits morceaux. Mais il arrive qu'on prennne le dessus.
Qu'on revienne à la vie. On se défait parfois du nœud de la mort, même des portions
étranges, maudites de la zombification, jusqu'à
ignorer par quel procédé magique ou naturel on arrive à s'y échapper. Et là, on
revient des ténèbres et on se moque des autres, de leurs démêlées, de leur misère
ou bonheur. On a son propre lot à gérer. Et la société peut bien aller se faire
foutre avec ses problèmes d'éducation, de santé, de route et tout le reste. Bref,
soit on est mort, soit on ne l'est pas. Et si on y est, tant qu'on le prouve.
Eric VUILLARD, dans son roman ''L'ordre du jour"
(Actes Sud, 2017, Prix Goncourt) nous fait une démonstration extraordinaire de l'insignifiance,
de la mort même de l'armée d'Hitler, ''le Führer'', qui est tombée en panne en direction
de Linz, en plein envahissement de l'Autriche. Voici les propos d'E. VUILLARD: "
Mais une armée en panne, ce n’est plus rien du tout. Une armée en panne, c’est le
ridicule assuré". À dire vrai, elle
pourrait être en panne de fonds, d’hommes. Elle se remettra encore et encore en
marche.
L'armée d'Haïti dissoute, certains diront tuée-démantelée-dépecée-
par le prêtre-politicien Jean Bertrand ARISTIDE en 1995, réapparait en plein jour,
de nulle part, sous le regard exacerbé d'un peuple à l'air hagard et fatigué, ''la
mémoire aux abois''. Il n'y a pas de date plus convenable pour faire son grand retour
que celle du 18 novembre. Fêter le retour en grande pompe-135 millions de gourdes.
Qu'on danse. Qu'on se déhanche. Que le diable nous laisse en paix.Une armée morte
hier, devenue zombie errante aujourd'hui.Une revenante. Qu'on célèbre la vie maintenant.
Malgré tout ce foutoir causé par le rapport Petro-Caribe jusqu'à étonner plus d'un
de voir l'omerta infaillible dont le peuple fait acte, on aurait dit un acte de
complicité. Que diable pense ce peuple? Nul ne saurait répondre. "La vraie
pensée est toujours secrète, depuis l’origine du monde. On pense par apocope, en
apnée. Dessous, la vie s’écoule comme une sève, lente, souterraine." Ce même
Vuillard, qualifié d’auteur révolutionnaire, poursuit pour dire que “ les plus grandes
catastrophes s’annoncent souvent à petit pas ”.
Tout compte fait, il faut mettre de l'ordre
dans le chaos. POINT BARRE! Qu’on prenne le temps qu’il faut. Deux ou dix jours
de congé, peu importe. Le temps de renouer avec l'Histoire. Mais quelle Histoire!
"L’Histoire est un spectacle. Mais quel privilège tout de même : être un accessoiriste
de l’Histoire".
Djedly François JOSEPH
Etudiant en Science Politique, UEH
djedlyfrancois@gmail.com
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