« Indignez-vous ! » est le titre d’un bref essai de 32 pages,
écrit par Stéphane Hessel, publié en 2010 chez les éditions Indigène. L’homme
de 93 ans d’alors, lance un appel, à l’humanité en général et à la jeunesse en
particulier, à l’indignation.
Diplomate et militant politique français, Stéphane Hessel commence son
livre, Indignez-vous !, par une
présentation de ses expériences. Il montre combien sa jeunesse a été difficile,
marquée par la deuxième guerre mondiale, des situations désastreuses en matière
de droits de l’homme, et comment il a contribué dans la création d’un monde
plus juste, par la résistance. Il poursuit pour montrer que le motif même de la
résistance est l’indignation. Par rapport à la passivité de la jeunesse
d’aujourd’hui, l’auteur exhorte à ne pas démissionner, « ni se laisser
impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers
qui menace la paix et la démocratie ». Il souhaite que nous ayons tous un
motif d’indignation. Et, cette indignation nous permettra de devenir militants,
forts et engagés.
L’auteur cite l’influence de Sartre sur sa pensée, et surtout, ce
dernier lui a permis de voir sa responsabilité, la nécessité d’être indigné
comme individu. Il ne faut pas s’en remettre ni à un pouvoir, ni à un dieu, au
contraire, « il faut s’engager au nom de la responsabilité de personne
humaine », exhorte-t-il. Sinon, on est dans l’indifférence qui est le pire
des attitudes à adopter dans ce monde. En effet, on perd l’une des composantes essentielles
de l’humain ; la faculté d’indignation, et l’engagement qui en est la
conséquence.
S’engager, mais comment ? À cette question, l’auteur fait, en
premier lieu, une lecture de Sartre qui nous propose la violence comme solution
à la violence de ce monde, une idée qu’il partage en partie. En second lieu, il
exhorte de préférence à la non-violence, selon lui, qui est le moyen le plus
sûr. En fait, Hessel opte pour un changement opéré dans la paix.
« Appelons-nous à une véritable insurrection pacifique », écrit-il,
ce qui ne donne pas de résultat satisfaisant dans le cas de notre pays.
Jeunes haïtiens, Hessel nous invite à regarder autour de nous, afin de
trouver les multiples raisons de s’indigner : le traitement des immigrés,
des sans-papiers. Et nous pouvons ajouter, l’insalubrité, la misère, et surtout
le vol et la corruption dans les institutions étatiques.
Hessel est mort. Écoutons encore sa voix qui résonne au fond de
nous ! Il nous dit : « Vous trouverez des situations
concrètes qui vous amènent à donner cours à une action citoyenne forte.
Cherchez et vous trouverez ! » Il est encore là. Et son regard nous
invite à créer, car « créer, c’est résister. Résister, c’est
créer. »
Micky-Love Mocombe
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