Alors que nous vivons
dans un temps, où la plupart des jeunes se laissent obnubiler par des plaisirs
indécents et des musiques qui ont des propos dépassés à l’égard de la femme et
qui gênent les esprits sains ; où la poésie est écartée et les productions
intellectuelles trop négligées. A Cap-Haitien, certains jeunes s’élèvent pour
marquer la différence et revaloriser ce qui devrait l’être. Après le grand festival
de poésie organisé par la société du samedi soir (SSS), la ville ne sombre pas et
continue de hisser la littérature haïtienne. Il y a des jeunes qui s’engagent
pour faire la promotion des belles-lettres ou encore pour marquer les pages de
notre littérature avec leurs propres vers, c’est parmi ces derniers que se
trouve le jeune poète capois Carlynx Elbeau.
Né
au Cap-Haitien en 1994, son parcours révèle un homme que la poésie a choisi et
qui vit avec elle. « Ma première poésie, disait-il, fut mon premier cri quand
je suis sorti dans le sein de ma mère ». Il est un champion qui a porté
haut le bicolore haïtien à 7 reprises dans des concours nationaux et
internationaux. Le premier a été en 2012 et la plus récente est la mention spéciale
de la chanson sans frontières (en France) ce mois d’avril, tandis qu’il
attendait pour signer le livre. Il ne faut surtout pas se fier à sa corpulence
pour connaitre sa grandeur, de même pour son âge qui n’a pu concourir avec ses
exploits. Toutefois, les vers qu’il écrit à la négresse et pour dévoiler sa négritude
nous met en face de l’immensité de l’homme. « Un modèle» dans cette génération,
voilà une affirmation très appropriée pour dire beaucoup de ce contemporain.
Pour
ceux (celles) qui veulent se réfugier, il est l’un de ceux qui nous emmènent
dans des mondes ; des mondes où les mots sont capricieux, où des roses
sont jetées dans les lignes écrites pour contempler la beauté de la négresse ;
là où les phrases sont vivantes, ornées d’images et de couleurs, prêtes à nous emmener
jusqu’à l’extase. C’est ainsi, une
manière assez simpliste, peut-être la plus… pour coller une description à la poésie
stupéfiante de ce jeune capois.
Ce
samedi 14 avril 2018, sous l’invitation d’Entre Les Pages (ELP), l’auditorium
de l’alliance française était plein à craquer par des gens venus d’ici et
d’ailleurs, pour s’offrir le premier recueil de poésie de ce jeune poète de 24
ans qui avait déjà commencé à se faire un nom dans le monde de la poésie.
L’enthousiasme des gens qui saturaient la salle, trahissait l’impatience qui
perdurait dans l’attente d’un titre de ce frais et habile écrivain qui ornait
déjà les réseaux sociaux de ses beaux textes.
Apres
une petite causerie qui a permis à l’assistance de mieux connaître son parcours,
il était venu le temps pour les admirateurs du poète de témoigner des
sensations qu’ils éprouvent lorsqu’ils lisent ses vers. Ce fut aussi un programme culturel qui a donné scène à
d’autres artistes et poètes comme Apollon Pascal. Il y avait aussi un peintre, Renex
Jean-Marie, son ami, pour l’honorer avec son portrait officiel. La nuit du 14
avril s’était laissée emporter en toute intimité avec les beaux vers d’Elbeau ;
des textes sélectionnés au hasard qui ont été lus dans la salle pour enlever
l’auditoire dans le firmament de la poésie.
Ce
fut un moment tant attendu que les amoureux de la poésie ne voudraient manquer
sous aucun prétexte pour se faire plaisir avec ce recueil, tout en décrochant
la signature de l’auteur. Il a signé son nom dans la littérature, cette œuvre
(Intimité de la nuit) n’est pas près d’être oublié.
Jodelyn DEUS
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