Haiti est un pays jeune et un pays de jeunes. 22,
7% de la population se situe entre 15 et 24 ans et plus de la moitié de la
population a moins de de 21 ans. Et toujours selon le rapport sur le
développement humain 2013, l’âge médian de la population est de 21,5 ans.[1]
Plus de la moitié de la population haïtienne se trouve entre 15 et 30 ans d’âge. Cette jeunesse est
malheureusement divisée depuis sa très jeune âge en deux catégories: une première
catégorie qui a fréquenté ce que plus d’un appelle ‘une bonne école’ (écoles
privées pour la plupart et quelques
lycées) et recevrait une éducation de qualité et une deuxieme catégorie qui a
fréquenté des écoles publiques non structurées et des écoles privées dites ‘écoles
borlettes’ et qui aurait reçu une éducation au rabais, on a tous en tête les
multiples manifestations de ces jeunes lycéens exigeant la reprise des cours
dans leurs écoles.
Cette différence qui se fait entre une jeunesse qui serait
socialement et culturellement mieux préparée qu’une autre, sera complètement
remise en cause par le système (l’organisation institutionnelle) qui prévaut en
Haiti. Apres le baccalauréat, on traverse tous les mêmes péripéties: problème
de signal à la DGI, difficultés au moment des inscriptions, légalisation des
documents, etc et on se retrouve tous
dans les mêmes universités. C’est à ce moment-là qu’on commence à découvrir les
potentialités de l’autre, à briser les vieux stéréotypes qui supposaient qu’on était
differents les uns des autres. On commence à travailler ensemble, à réfléchir
ensemble et à construire ensemble. Pendant
les études et après l’université on est devenus la cible d’un système vétuste,
voyant en nous pas de simples concurrents mais des adversaires à abattre, à
chasser pour ne pas déranger une organisation longtemps mise en place et qui
leur est bénéfique.
Combien de jeunes ont été écartés à cause de
leurs fougues ou pour leurs intelligences ? Comment évoluer dans un pays
ou l’intelligence devient une menace ? Le darwinisme nous inviterait à
nous adapter sous peine d’être victimes du système. Est-ce que cela suppose que
ceux qui évoluent en Haiti se conforment à la réalité, se liquéfient pour
prendre la forme du vase ? Peut-être que oui, peut être que non. Je ne
saurais répondre à cette question sans mener une enquête sérieuse sur ce sujet.Une chose est certaine, ceux qui évoluent dans
le pays subissent d’une façon ou d’une autre les retombées négatives de ce
système. Ils ont tous des choses à nous raconter tout comme vous qui avez pu
(ou qui avez dû) quitter le pays. Un fait est certain, ceux ou celles qui sont
au commande de ce système savent ce qu’ils font. Ils nous ont d’abord divisés
dès notre enfance en supposant qu’on ne reçoit pas la même éducation pour après
nous obligent à se rassembler quand nous rencontrons les mêmes problèmes.
Face à
cette situation, quitter son pays semble être le meilleur choix qu’un
jeune haitien puisse faire pour garantir son avenir. Ceux qui choisissent de
rester se préparent à livrer une bataille sans merci pour se forger une place
plus ou moins confortable dans ce
marasme socio-économique dans lequel nous vivons.
CP: toonpool.com
Auteur: Love-Mackendy Valcin
[1] Pour aller
plus loin consultez le rapport sur l’estimation de la population totale, 18 ans
et plus. Ménages et Densité estimés en 2015.
😎 I'M ALL RIGHT 👀
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