Carline Bélizaire-TiKa continue de travailler pour le bonheur des artistes femmes en Haiti

 

L’équipe de ELP-Femmes n’a décidément pas chômé et vous apporte cette fois dans la rubrique « Madan Sa Ra », une bouffée d’énergie positive et de détermination en la personne de Carline Bélizaire dit Maestro T-K. CB est une personnalité très influente et vraie figure de proue de l’industrie musicale Haïtienne. ELP-FEMMES s’est faite un plaisir d’interviewer ce véritable « Poto Mitan », dirait-on en créole, de la promotion des artistes femmes en Haïti et ceci n'est pas que pour votre plus grande satisfaction mais aussi une façon à nous de saluer les efforts consentis par tant de femmes chez nous trop longtemps restées dans l’ombre.

ELPF : Bonjour Maestro. Notre équipe vous souhaite la bienvenue et est ravie de vous avoir dans une interview. Parlez-nous de Maestro Ti-K, qui est-elle vraiment ?

C.B : Bonjour, Je suis Carline Bélizaire, mais les gens me connaissent sous le nom de Maestro Ti-K. Je suis née le 13 Aout 1992, je viens d’avoir 26 ans. J’ai fait mes études secondaires au lycée Marie-Jeanne. J’ai étudié la diplomatie et les relations internationales. Je suis aussi interprète, musicienne, professeure de musique et organisatrice d’évènements. Et officiellement promotrice des artistes femmes en Haïti. En gros, c’est tout ce que je peux dire de moi.

ELPF : Ca en fait des attributions pour une seule et même personne. De l’étudiante à la promotrice, on risque de se perdre (rires).Par contre, c’est votre carrière de musicienne qui nous intrigue le plus. Racontez un peu de votre parcours en tant qu’artiste. Comment avez-vous été formée ?

C.B : Il faut que je vous dise que personne ne m’a particulièrement poussée à faire de la musique. .Cet amour particulier m’est venu depuis que j’étais toute petite. J’allais à l’église avec mes parents et je leur ai dit de très tôt que je voudrais pouvoir jouer de tous les instruments. J’ai commencé à frapper timidement à la batterie à l’âge de dix ans. Ce fut le premier instrument auquel j’ai touché. Mise à part le solfège que j’ai dû apprendre pour pouvoir lire les partitions, j’ai appris à jouer de tous les instruments toute seule.

ELPF : Décidément, vous n’en finissez pas de nous épater. On sait que vous jouez de la flûte, du piano et de la guitare, entres autres. On admet que se former soi-même demande de la discipline et surtout de la passion pour ce qu’on faite. Peut-on en déduire que la musique joue un rôle primordial dans votre vie ?

C.B : C’est exactement ça. La musique représente vraiment beaucoup pour moi. Je vous avoue que malgré ces 4 années que j’ai passées à étudier la Diplomatie et les relations internationales, mais je n’ai encore jamais travaillé dans ce domaine.J’ai bouclé mes études universitaires depuis 2016  et depuis lors je vis entièrement de ce que je gagne dans le monde musical. Tout ça pour vous dire que la musique compte énormément dans ma vie.

ELPF ; Auriez-vous une petite anecdote à nous raconter concernant votre parcours professionnel ?

C.B : Ah mais oui, mais ça a plutôt rapport avec mon enfance. Mes parents m’ont emmenée à notre église une fois. Mais ce soir-là le batteur qui devait accompagner les autres musiciens pour entamer les louanges était très en retard. Je me revois en train de prier pour qu’il ne vienne pas afin qu’on puisse me laisser jouer à sa place (rires). Pendant que tout le monde se débattait pour trouver une solution, je me suis faufilée jusqu’à la batterie et là j’ai commencé à jouer. Les gens riaient et applaudissaient tout en me disant que c’était bien. J’étais trop fière de moi et depuis ce jour je n’ai plus jamais arrêté.

ELPF: Il faut croire que votre prière a été largement exaucée Maestro vu que vous êtes devenue aujourd’hui. Si vous aviez un conseil à donner à ceux et celles qui voudraient suivre la même voie que vous, ce serait quoi ?

C.B : Je leur dirais de travailler à fond sur leurs potentiels, et surtout aux jeunes femmes de lutter afin de réaliser leurs rêves aussi grands qu’ils peuvent paraitre

ELPF : En plus d’avoir réalisé vos rêves de petite fille, vous en faites profiter à d’autres. On fait référence bien sûr au travail énorme que vous  faites dans le monde musical haïtien en tant que promotrice et surtout avec les artistes femmes. Vous faites de votre mieux pour qu’elles puissent se faire un public croissant. Dans votre show « Sam Di à la bonne femme » vous priorisez les talents féminins et les encouragez de façon remarquable. Elp-femmes vous félicite pour ce noble travail que vous effectuez et reconnait en vous cette image de la femme haïtienne forte, talentueuse et rare qu’elle promeut. On vous encourage à continuer dans cette voie et vous souhaite beaucoup de succès. Merci

 

Interview réalisée par

Denjina Placide