Maintes fois on a martelé -peut-être naïvement-cet adage:
Les linges sales se lavent en famille. Le hic dans cette démarche, c'est que
les linges n'ont jamais été lavés. Par négligence ou par volonté? On n'en
sait rien. Le constat est qu'ils sont toujours sales et même TROP SALES. Cette
formule ne résout pas les choses et la réalité nous amène à nous demander: Que
doit-on faire quand les linges ne sont pas propres et ne le seront pas encore
demain ? Il faut punir. Mais non. Au contraire l'impunité, au regard de tous, prend
une tournure sans pareille et s’érige comme normalité. J’ai toujours abhorré
cette tendance à faire croire que les linges de ce pays doivent se cacher de la
face du monde quand c’est une minorité corrompue, indigne et malhonnête qui
décide elle-même, de son plein gré, de les salir.
Si ce petit groupe de corrupteurs et corrompus n’a pas
honte de salir nos linges, pourquoi continue t-on de le protéger et de
hisser, certains d'entre eux, aux plus hautes sphères de l’Etat ? Ils n’ont plus la légitimité de
décider ? Il fut un temps où ceux-celles qui décident devraient avoir le
sens du devoir et de responsabilité. A défaut, le pouvoir, la commande doit être
laissée aux plus capables. Et c’est au peuple d’en décider. Enfin, le peuple haïtien
– canaille ? – peu importe, demande des comptes aux salisseurs, aux jouisseurs, aux suceurs des mamelles de ce pays.
Enfin, le temps est venu de laver nos linges TROP sales
dans les rues. Le temps de faire croire que tout se passe bien chez nous, de
faire croire que N’ap byen pase est
définitivement, je l’espère, révolu. Nos sites sont délabrés. Les routes sont délaissées
dans un piteux état. L’inondation est à deux pas de nos portes. Le fait même de
pouvoir manger devient un luxe aux risques de perdre sa dignité. La Karavàn chanjman continue de faire pourtant
ses rondes tranquillement dans un black-out 24/24. On marche sur du caca et on est obstiné à faire croire
non, c’est du gâteau.
Le dossier Petro Caribe donne la chance à la génération
d’aujourd’hui de jeter les bases de celle du futur. Peut-être que cette génération
n’a pas tenu toutes les promesses de ses fleurs mais les événements du 6-7
juillet l’ont alarmée sur l’impérieuse nécessité de redresser la barre et de
sanctionner ceux-celles qui le méritent. Point de complaisance. Point de
passivité. L’heure est à la reddition de comptes. Il faut enfin que nos linges
TROP sales soient lavés dans les rues.
Auteur : Djedly François JOSEPH
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