Le
29 décembre 2018 a eu lieu la quatrième édition de la traditionnelle
présentation théâtrale de fin d’année organisée par Cap-Art. Cette pièce inédite
intitulée « Mémoire » quoique annoncée à moins d’un mois de
l’activité, n’a pas découragé le public. Le rendez-vous qui se tenait
habituellement entre les murs du Collège Notre Dame a abandonné les hauteurs
pour le Collège Regina Assumpta au bas de la ville. Mais les fidèles
spectateurs depuis 2015 ont répondu présents et ceux qui ont ouï tout le bruit
ayant accompagné la troupe tout au long de l’année ne voulaient pas rater ce
dernier rendez-vous.
Il est 5 heures passé d’une dizaine de minutes et
l’auditorium du Collège Regina est déjà presque rempli. La
moitié des spectateurs estarrivée de bonne heure et de bonne humeur afin de ne
rien rater de cette ultime présentation de la troupe pour l’année 2018. Pour
compenser l’effet de ce léger retard avant la levée du rideau, Telfort, une
fillette de treize ans qui n’a jamais été à une école de musique, nous caresse
les oreilles avec les notes magiques de son piano.
Quelques minutes plus tard, les rideaux tirés nous
révèlent une scène avec un décor plus ou moins familier que l’on retrouve
pourtant rarement dans l’univers théâtral. Plus d’une dizaine de jeunes
écoliers en uniforme, sac à dos, livres, cahiers et plumes en main s’affairent
de manière spontanée dans une salle de classe avec le tableau, le bureau du
professeur et les bancs. Il est clair, comme l’avait laissé croire l’affiche
annonçant l’activité, CapArt nous plonge en plein univers scolaire cette année
pour leur 4e édition.
Puis, subitement, l’une des comédiennes entonne un chant
de style traditionnel haïtien. Aussitôt,la scène prend feu avec les déhanchements
comiques et fous des acteurs. Une scène extraordinaire qui nous informe sur les
activités récréatives des jeunes écoliers en l’absence des professeurs. Tout le
beau jeu s’est réalisé dans une excellente coordination des chanteurs et des
danseurs. Mais ce brouhaha tapageur et amusant allait être brusquement
interrompu avec l’arrivée du directeur et du professeur titulaire. Les quatre
acteurs principaux incarnant les rôles de Thomas, de Marie, du directeur et du
professeur, entrent en scène.
Une discussion acharnée s’élève entre directeur,
professeur et élèves. On y retrouve l’aspect presque commercial que l’on connaît
dans certaines écoles du pays, des professeurs et directeurs d’écoles
incompétents qui jonglent avec toutes les matières et plus encore. On y
remarque aussi une critique indirecte à l’attrait dictatorial qui règne en
milieu scolaire où l’élève n’a pas le droit de poser des questions. Il ne fait
que prendre des notes après les exposés magistraux de leur enseignant. L’une
des répliques amusantes du directeur illustre parfaitement ceci quand il
dit : « Qui sème les questions récolte la répression ». Tout
ceci fut finement ficelé de façon à provoquer de temps en temps quelques fous
rires dans le public. Que voulez- vous ? L’année s’achève, on doit rire on
est venu et on a payé pour ça.
Cependant, il y a aussi des sujets très sensibles auxquels
« Mémoire » s’attaquent. Faut croire que la vieille formule de
Moliere qui veut corriger les mœurs en riant n’est pas près d’abandonner le
théâtre. On peut noter la reproduction du système par les profs frustrés qui
veulent infliger toutes les difficultés de leur temps aux élèves, la question
de la double langue du pays qui n’en finit pas et la REVOLUTION qui représente
l’ultime solution face à tout ce désordre. Cette dernière selon le personnage
de Marie fut définie comme étant un ensemble de pas successifs vers une
même direction. Quoique peu développé, la clarté du message garantit son
chemin.
Dans la dernière scène, les élèvesentament un mouvement
de protestation faisant fuir les responsables. Et le rideau se ferme sur les
mêmes pas de danses du début, au rythme entrainant du tambour et de la voix de
la fabuleuse chanteuse.
Cependant, malgré la bonne humeur propagée et les sourires
qui dansaient dans l’assistance certains spectateurs insatiables se sont
plaints de la durée de la présentation qui a à peine dépassé une heure et
demie.
Cette pièce qui a clôturé l’année en beauté est une
production originale de celle dont on ne présente plus : Schebna Bazile,
qui a aussi fait la mise en scène assistée par Sincy Sabine. Les travaux de
Christelle Pierre et de Dave Augustin respectivement responsable de l’atelier
de chant et de danse sont aussi à apprécier grandement. 2019 marquera les cinq
ans de Cap-Art ; ce sera sans doute l’année de toutes les surprises.
Auteur : Jean Reynald SAINT_HUBERT
Excellent texte, felicitations aux CapArtistes.Fructueuse annee d'activites reussites en 2019.Succes continue. N'oubliez surtout pas, chers jeunes, we creer une place pour Dieu dans vos carrieres.
RépondreSupprimerBon travail Cap-Art et toutes mes félicitations!
RépondreSupprimerFélicitations Cap-Art
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