Le président est sous mode silencieux depuis tantôt huit jours. Le chef de l'Etat fait la sourde oreille au peuple qui n'en peut plus. Ainsi que le Premier ministre et ses acolytes. Tout le monde sombre dans la plus grande indifférence alors que le pays trépasse. C'est le plus grand mépris de toute l'histoire infligé au peuple haïtien. Le président veut faire du temps son plus grand allié sauf qu'on ne peut pas prédire ce qui va se passer. Est-il un devin?
Plusieurs morts et des centaines de blessés. Les rues sont en feu. La pénurie commence à s'abattre sur la population. Des journalistes sont victimes. La police essoufflée. On est à bout de patience. On demande la démission de Jovenel Moise. L'Opération Lock Down continue de plus belle. Les cris sont aussi forts mais personne daigne répondre. Le Core groupe agité dans tous les sens espère trouver une issue « pacifique ». Des alliés du pouvoir sont en train de se repositionner. D’autres abandonnent le navire. Le capitaine, s’il l’est, dit tout va s’arranger. Lui qui croyait que ca allait être un beau voyage, une belle histoire d’amour. Sauf qu’il n’a pas su traiter sa chérie –la population- dignement.
Le président doit démissionner mais lui, veut couper la tête de son Premier ministre. Ce ne serait qu'une solution cosmétique une fois de plus. On a la malheureuse impression que personne veut partir. Personne n'est coupable. Sinon nous tous-toutes. Certains font des commentaires désobligeants: La révolte ne nous a rien (r) apporté. Après 86, on est aussi passé par là. Rien a changé. Enfin de compte, le peuple, lui, ne sait pas ce qu'il veut. Mais demande cette fois l'éradication totale du système.
Pour l'instant, le gouvernement et tout le reste se maintiennent à une idée de dialogue moribonde. A ne pas oublier que le président a boudé le Forum National sur le Pacte de gouvernabilité. Le PM a été rappelé à l'ordre comme l'enfant qui n'a pas su bien faire son devoir.
On meurt. Je ne parle pas que de mort physique mais aussi de mort sociale. On meurt à petit feu. Blaze One nous incite à révolter dans sa dernière musique. Diskou revolisyonè, oui. Mais qui portera ce discours? Je parle de la personne qu'il faut. Pas n'importe qui. Celle qui n'est pas affectée par le virus de "naje pou soti''. Formule émergée d'un certain nombrilisme des dirigeants. Qui n'a pas été encore déçu en Haïti? Qu'il ou qu'elle se lève la main. Bien qu'on dise qu'il y'a deux Haïti, celui d'en Haut et celui d'en bas.
L'engagement passe par les actes et ceux qui ont osé le faire ont été mis sous silence. Continueront-ils à nous imposer cette voie? Celle des moutons et des Kokorat inoffenssifs. C'est un silence morbide et suicidaire. Mais le désespoir nous envahit tel qu'on fuit son pays car l'homme est éternellement en quête d'un mieux-être. On préfère partir car l'issue de l'engagement est sombre et périlleuse. Vladjimir, Jean Dominique, Jacques Roche, Jacques Stephen Alexis et tant d'autres roses qui n'ont malheureusement pas vu la rosée. Ce changement qui tarde trop. On se demande alors: Peut-on, on sait qu'on doit le faire, continuer à s'engager en Haïti?
In fine, se dresser contre le statu-quo, voilà la voie qui nous mènera à un avenir meilleur.
Djedly François JOSEPH
Etudiant en Science Politique
Bien dit, Bravo !!!
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