L'obsession
masculine pour le sexe revêt ce caractère qui rend l'image sexuelle comme un
bénéfice unilatéral et une victoire typiquement masculine, d'abord par l'image
de la pénétration interprétée comme à la fois une saleté par les hyper sexistes
féminines, une défaite et la perte de son propre territoire disons conquis par
l'homme.
La
psychanalyse a certes nourri la sexualité de plein d'images. Autant que celle
de l'assassinat, le phallus s'interprète comme un couteau qui déchire et laisse
derrière elle une saignée, donc l'homme à cette face de criminel dans le sexe
aux yeux des pucelles. L'image du sexe a été définie comme étant jeu de plaisir
et de domination masculine, c'est ainsi donc que certaines femmes pour montrer
l'image de révoltées se font lesbiennes, nonnes, avec toutes mes excuses, pour
fuir le dangereux phallus ou juste s'enfoncer dans un célibat forcené où le
sexe devient une interdiction et se donner à un homme un trahison à la gloire
de l'espèce.
La
science moderne désireuse de faire croire que le sexe était plus bénéfique au
monde féminin concluant par une affaire d'orgasmes et de point G que les femmes
peuvent jouir tout au long du rapport et que les hommes ne jouissent qu'à l'éjaculation,
étant une période brève de quelques secondes mais le problème n'est pas d'ordre
biologique mais social.
Ce
n'est pas le sexe en soit le problème mais la manière dont il soit perçu. Le
sexe devient conflit, domination, stratégie, religion, culte, économique,
psychologique, le sexe ne reste plus sexe. Ainsi donc, faire du sexe n'est pas
faire l'amour, le sexe s'achète et se vend, le sexe devient arme politique, le
sexe devient morale et éthique, le sexe devient arme de guerre et méthode de
rompre ou créer des liens. Depuis même l'époque des mariages pour créer des
alliances entre deux royaumes, des lapidations pour adultère, les affaires de
dots, la vente des filles, les mariages à écart d'âge, l'image du sexe n'a
jamais été nette. Quand on condamnait les femmes au bûcher pour adultère on
honorait les concubines des seigneurs et des rois.
La
femme a toujours été un trophée à remporter après un combat, une femme à retrouver
dans une guerre, une femme désirée chez un roi, une femme à soumettre quelque part dans le
monde. Pendant des siècles de combats, duels, épreuves, compétitions, la femme
à été réduite à l'état d'un objet qu'il fallait mériter par une classe sociale,
un gain ou la force, autant dire que le vainqueur vaut plus que le trophée. Une
fois qu'il l'a, il peut en avoir d'autres encore et encore et peu importe la
façon dont je traite une chose après l'avoir gagné par mérite.
La
sexualité féminine est un élément bafoué depuis des siècles et son histoire ne
lui permet qu'une lente marche vers l'émancipation. On juge immédiatement une
femme de dépravée si elle s'exprime trop ouvertement sur des sujets à
caractères sexuels. Autant dire qu'elle n'en a pas le droit. Elle n'a même pas
le droit de désirer car elle a été créée pour subir le sexe non pour le jouir. Donc
c'est une double insolence au point de vue social que la victime se dise
joyeuse d'être victime ou qu'elle exprime son désir d'être victimisée.
Jugées
comme étant perdante en sexualité, il est advenu aux femmes l'idée de résister,
de se « caverner » jusqu'à l'attente du prince charmant. Les mères
transmettent l'idée de la peur à leurs filles et une fois mère la même chose se
reproduira. L'idée transmise est claire : « Les hommes ne pensent
qu'au sexe ». Certes, il est vrai que le « masculinisme »
endommagé pense que la femme soit un objet créé pour répondre à ses désirs,
leçon forte de plusieurs religions même celles définies comme étant vraies.
Cependant, tout homme a la capacité de voir en chaque être de l'autre sexe un
humain complet, sauf qu'à penser que je pense, je finis donc par penser.
La
nouvelle formule de pensée serait: « Ce sont les femmes qui
permettent aux hommes de ne penser qu'au sexe ». Résultat d'un fait social
simple : Les apparences sont trompeuses mais on ne voit que les apparences,
ce n'est pas un crime de voir au premier regard les courbures d'une femme, sa beauté,
ses seins et ses fesses. Nous voyons tous la même chose des mêmes yeux, ceci
est une certaine formalité biologique. Il est certes noté qu'une femme voit aussi
le physique d'un homme, sa façon de s'habiller et bien d'autres choses, autant
dire qu'il y a une certaine réciprocité. L'on cherche toujours chez les autres ce que
l'on n’a pas chez soi. Un homme voit des seins, une femme verra des pectoraux,
ils regardent en chacun ce qui leur fait défaut mais qu'en même temps ils ne
veulent pas avoir mais posséder.
Il
est clair tout aussi que les hommes manifestent du respect pour les femmes
indépendantes et intellectuelles. Autant dire qu'un homme attend d'une femme
uniquement ce qu'elle peut offrir. Les
femmes qui se sentent vexées que des hommes n'attendent d'elles que du sexe
doivent se demander si ce n'est pas la seule chose qui soit dans leurs
capacités.
Prenons
l'exemple d'un jeune homme assis dans une assemblée juste à côté d'une
demoiselle, évidemment que les yeux tournent mais je parle de quatre yeux. Prenons
un cas où c'est une demoiselle timide mais qui regarde cet homme du coin des
yeux, le jeune regardera quelques fois et se concentra sur ses aspects physiques,
d'où l'idée de sexe, si par malheur l'orateur glisse une blague dans son discours
et qu'elle se met à rire, elle perd sa barrière sociale qui a fait d'elle une
personne exclusivement nerveuse et montre toute la délicatesse de sa féminité.
Soyons sûrs que si ce jeune homme est un fonceur il essayera un coup de drague
et d'avoir son numéro. Le reste, essayons de l’ignorer.
Prenons
un deuxième cas avec une fille assez orageuse et avec l'esprit fort trop ouvert
et le même physique, il se passera la même chose au début mais ajoutons, disons
qu'au cours du discours ou après, elle cherche d'elle même le jeune homme et
lui pose une question gênante à son voisin soit sur le discours ou un truc du
genre : « Pensez-vous que la troisième guerre mondiale est possible
et imminente? ». En tant que mec désireux de se montrer intelligent, la
réponse se fera dans le cadre de la plus grande logique personnelle tout en
étant brève pour ne pas nuire l'assemblée. Elle persévère sur les erreurs et
joue à l'ironie socratique, fatigué et lassé, la pensée même du sexe est déjà
morte depuis bien des minutes et ne renaîtra sûrement pas.
Prenons
l'exemple d'une inconnue dans la rue, les filles et les femmes ont cette
habitude de garder la tête bien droite ce qui fait que toute personne ne voit
son tout non comme étant une personne mais une marchandise tournante dans une
vitrine, les yeux fuyants, la peur se note, image étendu de profil, une nouvelle
fois on ne verra que la forme, que le physique. Pas que je demande à tout le monde
de discuter avec les inconnus mais je pense que des salutations, des questions
et quelques légères blagues éviteraient à toute femme d'avoir l'aspect d'un
gibier qui épie des prédateurs à l'affût.
Le
cas aussi des discussions virtuelles, chaque jour les mêmes formalités du
salut : ça va ? Que fais-tu? Une sorte de routine qui ne laissera
penser qu'à toi et à moi et après à toi et moi. C'est un fait rare qu'un jeune
homme et une demoiselle discutent de politique, de guerres, d'histoire, de
science et de philosophie. Autrement dit, si entre hommes on discute de telles
choses, l'incapacité de certaines filles de s'adapter à ces sujets et le fait
même qu'elles les rejettent ne laissent plus place qu'à la drague et à
l'éventualité du sexe.
Ce
n'est pas pour rien que je dis que ce sont les femmes qui permettent aux hommes
de ne penser qu'au sexe. Tant qu'une relation ait un bas niveau professionnel
et intellectuel, tant que l'huile bouillante des points corporels, charnels et
sexuels prendra de l'avance. Autant dire que si une femme apprend à parler
comme des hommes et les sujets des hommes, elle devient automatiquement un
homme et supprime la pensée du sexe chez la plupart des hommes.
Imaginons
un jeune garçon qui invite sa camarade chez lui pour lui expliquer ses devoirs,
la scène se passe dans sa chambre, la pensée du sexe est primordiale, l'idée
réelle est : « Je t'aide et tu m'aides », donnant -donnant, monsieur
se croit avoir droit à un salaire. Si à
l'inverse on à un groupe de nuls incapable de faire un devoir et une camarade
les leur explique, étant dominés, les plus nuls remercieront, ils respecteront
mais il y aura bien d'autres qui pour prouver leur dominance prendront
l'éventualité du sexe comme révolte et preuve de dépassement.
Autant
dire que la vision masculine est simple : « Tu es inférieure à moi
alors tu es à moi ». Un homme dans un boulot quelconque n'essaiera que
trop peu la patronne mais la secrétaire et la réceptionniste, autant dire que
la plupart se jouent sur ce qu'ils ressentent comme proies faciles. Alors
disons que chez les hommes, il ne faut pas se laisser en tant que subalternes.
En
réalité la pensée du sexe est incapable de mourir mais possible d'être châtiée.
Tout homme pourrait rêver d'une femme qui fait le showbiz mais on se punira la
pensée d'avoir voulu une femme respectueuse qui n'est pas à nous. Un homme qui
a un certain culte présidentiel cognera sa tête au mur au simple fait de mater
les fesses de la première dame, ce n’est pas que la pensée du sexe puisse
mourir mais elle peut devenir invalide.
L'obsession
masculine se justifie par la croyance du plaisir exclusivement masculin, le
désir de domination, la gloire de ramener à la vie la belle au bois dormant,
d’avoir celle qui jouait à la timide, de prendre l’Imprenable. La gloire d'être un homme, l'être
qui domine la femme.
©Blaise Alandy
"""Ce n'est pas le sexe en soit le problème mais la manière dont il soit perçu""" - Euh, je cède... EN SOi, comme MOi. Et comme une catastrophe arrive rarement seule... Dont il EST perçu. Ou "... dont il serait perçu", au conditionnel.
RépondreSupprimerQuant au "sexe", proprement dit... bah, c'est chacun pour soi, et la notion de "sphère d'intimité(s)" est en jeu. Mais bon, la pensée et le sexe ne partagent pas les mêmes zones d'intimité... quant à moi, avec des points de croisement par-ci par-là. Le sexe s'inscrit dans le monde matériel alors que la pensée est plus portée sur l'immatérialité. Mais bon, je ne dirai pas ça tout le temps, ni à tout le monde.
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