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8 mars : journée de fête ou journée internationale des droits de la femme? Ne vous laissez surtout pas prendre!


Le 8 mars est une journée consacrée à la réflexion autour des droits de la femme, de sa situation socio-économique et politique. Donc, c'est l'occasion pour nous (pas seulement les femmes mais aussi les hommes) de réfléchir sur les conditions d'existence de la femme et comment les améliorer dans cette société majoritairement dominée par les hommes.

Les gens ont tendance, durant cette journée à ne souhaiter qu'une Joyeuse fête aux femmes et filles de leur entourage. Alors qu'ils devraient plutôt les encourager à réfléchir sur leurs conditions de vie. Le 8 mars devrait être l'occasion pour nous autres de réfléchir sur l'intégration réelle de la femme. Parler de Fête des femmes, c'est prononcer un discours trompeur. Un discours qui vise à détourner l'attention des femmes du véritable contexte de cette journée. Certes, c'est un "discours trompeur", mais il fait quand même le bonheur de quelques-uns. Certaines entreprises profitent de cette journée pour amasser encore plus d'argent. Car les maris, petits amis ou fiancés, intoxiqués par ce discours, pensent que la meilleure chose à faire durant cette journée c'est d'offrir des fleurs et des chocolats à leurs conjointes.

Toutefois, je reconnais qu'il y a certains hommes qui ne se laissent pas prendre. Cependant, ils prennent quand même de grands risques, si leurs conjointes se trouvent être de ces femmes qui croient que le 8 mars est une journée de fête en leur honneur. Car, ces femmes ne penseront qu'à faire la fête ainsi qu'à l'idée de recevoir des cadeaux de la part de leurs conjoints et de se faire cajoler. Même si ceux-ci ont passé tous les autres trois cents soixante-quatre jours à les tabasser. Maintenant, quels risques y-a-t-il pour un homme qui refuse d'obéir à cette règle, à supposer que sa conjointe correspond à celles que nous venons de présenter? Il y en a plusieurs. Mais citons quand même ceux qui sont les plus courants. Dans un premier cas, cet homme pourrait se faire gronder par sa femme. Elle lui reprochera surtout de ne pas prendre assez soin d'elle et profitera de l'occasion pour prendre l'exemple de leur voisin qui a offert deux à trois boîtes de chocolat et des fleurs à sa femme. Une réaction qui peut même susciter chez la femme le refus de partager le lit conjugal durant une période donnée. Cela peut varier d'un à deux jours. Et dans certains cas, jusqu'à une semaine. L'autre cas n'est sans doute pas moins grave que le premier. La femme peut choisir de partir aux bras de son amant, dans l'espoir maintenant de recevoir ce que plutôt dans la journée son mari lui avait refusé. Certes, il ne faut pas se laisser tromper. Mais, comment faire face à ces risques que nous venons d'évoquer?

A cette question, je réponds tout de go: il faut à tout prix camper une campagne de désillusion. Ce travail de désillusion (cette illusion est présente chez les deux sexes) revient surtout aux établissements qui participent dans la formation pédagogique mais également aux différentes organisations de base ou aux groupes de pression qui entendent militer pour les droits de la femme. Ces organisations de base et groupes de pression doivent maintenant organiser des colloques, conférences, ateliers de réflexion et marches de façon continuelle autour de la question.

Cette réalité que nous sommes en train de dépeindre se fait le plus ressentir dans les sociétés qui ne sont pas encore assez avancées sur la question de la lutte pour le respect des droits et l'intégration réelle de la femme. Notamment Haïti dont la plupart des groupements féministes attendent toujours le 8 mars pour poser les problèmes des conditions d'existence de la femme. Ces groupements tendent surtout à se transformer en groupes d'intérêts afin d'assurer l'ascenssion sociale de quelques-unes d'entre elles (je parle ici des femmes qui sont à la tête de ces groupes) et d'outils facilement jetables pour les politiciens et politiciennes qui désirent acquérir le pouvoir politique, au lieu de revêtir la cape de groupes de pression dont ils-elles devraient être les détenteurs-détentrices.

Tout au long de cet article, je vous ai appelé à protester contre ce discours qui vise à vous tromper, à détourner votre attention sur des problèmes fondamentaux. Oui, il faut revenir à l'idée première du 8 mars, qui se trouve être une journée de réflexion autour des conditions d'existence de la femme à l'échelle mondiale. Toutefois, le 8 mars suffit-il amplement à bien poser les questions relatives aux droits de la femme? Pourquoi faut-il attendre, surtout en Haïti, jusqu'au 8 mars pour poser ces problèmes qui concernent directement les femmes? Les organisations de base et les groupes de pression qui entendent défendre cette catégorie ne devraient-ils pas s'inscrire dans une logique de luttes continuelles par le biais de colloques, conférences et marches axées autour de cette problématique?


Jefferson FABIEN
Étudiant en Science Politique, Féministe
Contacts : (+509) 42095930 / 42200297
E-mail : jeffersonfabien2@gmail.com

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