Dans ma rubrique titrée Au-delà des
murs, tenue depuis l'année 2017 sur le blog, qui lui sert aussi de ligne
éditoriale, je sens que j'arrive à un point qu'il faudrait mettre un accent
circonflexe sur le « u » pour devenir mûrs car on sent que le pays
est en passe d'une crise. Un pays « mûr à crever » dirait
FrankEtienne et personne ne doit avoir peur de le dire car l'heure est venue de
dire tout au-delà des murs, y compris le blocage de la « karavàn chanjman ».
Semblerait-il que les chiens ont trop aboyé et fait obstacle à ladite Karavàn.
Le président a compté, compte peut-être encore, sur la karavàn pour l'émergence socio-économique du pays d'ici 2030. La
balance du pays reste encore penchée. Pourtant, on a encore l'eau, la terre, le
soleil et les hommes et femmes. Je retourne la question au chef de l'Etat lors
de son passage aux Gonaïves le 1er janvier 2018: « Ki sa nou deside fè ak
peyi a? » A laquelle j'ajoute où est passée la karavàn? Bien d'autres questions pourraient être envisagées comme
l'argent du Petro Caribe, où est-il? On est trop occupé à prendre des décrets à
la volée pour y répondre comme celui du 1er mars 2018 concernant le dollar et
la gourde. Celui-ci, même étant légal, n’empêche qu’il soit très contestée par
certains et même qualifiée de « solution cosmétique » par jean
Charles Moise. On n’oubliera pas non plus la promesse de doter le pays du
courant électrique 24/24 h.
Revenons à notre chère Karavàn. Quel a été son but? Rappelons, pour cela,
les propos du président lors de son allocution aux Gonaïves le 1er janvier
2018.
« Nan lide sa a, nan objektif sa a, gouvènman an lanse KARAVAN
CHANJMAN AN. Karavàn nan se yon motè ki an mach, ( Sanble l pran pàn), se yon
rasanbleman, se yon mesaj, ki envite nou tout, pou mete ansanm, relve
agrikilti, travay pou yon Eta de dwa, yon ekonomi de pwogrè, yon sosyete estab.
Gwo anbisyon Karavàn nan, se mete ansanm tè, solèy, dlo, fanm ak gason pou
amelyore kondisoyn lavi popilasyon nan tout komin ak depatman ». Est-ce le cas?
On n’en sait rien.
Ensuite, l'annonce a été faite. Le président arriverait en grande pompe,
accompagné de ses engins lourds, depuis le 7 février 2018 à Cap-Haïtien jusqu'à
pousser les gens à penser à la karavàn
au moindre embouteillage. La karavàn
arrive, voilà ce que tout le monde pensait ou disait. Hier encore, un
détaillant de cacahuète voulait attirer l'attention sur son produit en hélant
ou en arrêtant les passants pour leur demander s'ils voulaient un paquet de Karavàn ou celui de l'opposition.
Etait-ce pour tourner en dérision nos dirigeants ou simplement un moyen
d'éveiller l'âme des gens en prononçant les mots karavàn et opposition. Quelle opposition? Celle qui est bien en
train de boire de l'huile. La mobilisation, c’est pour bientôt, dit-on. Le
peuple serait-il victime d'une kalòt
marasa? Et le gouvernement dans tout ça? Le premier ministre, son chef,
fonctionne en mode silencieux.
On attend. On espère revoir la karavàn.
Peut-être qu'elle n'apportera aucun changement mais on aimerait la voir sous
nos yeux et son commandant débiter n'importe quoi dans une ville où fatras et
poussière se lancent dans une course effrénée. Alors, M. Le président, on
attend patiemment la karavàn. On
espère ne pas voir la karavàn se
changer en autres choses, au lieu d'apporter des changements.
Auteur:
Djedly François JOSEPH
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