Quand s’adapter pour exister l’emporte…Haïti,
subit d’une évolution sociale à double face
Si nous marchons sur le sentier de la mort, nos jambes
nous y amènent fermement et sûrement pourvu que nous choisissions de faire ce
chemin consciemment, mais nos pieds peuvent y être tremblotants si agissons au
dehors de toute connaissance de cause des éventuelles conséquences
qu’impliquerait la poursuite d’un trajet inconnu et sombre. Cette comparaison
se déplace du coté purement illustratif et métaphorique pour se convertir en
grille analytique permettant de saisir cette évolution à double face observée
dans la société haïtienne de nos jours.
Tout d’abord il est plutôt méthodique de dire ce que
nous insinuons par évolution ici afin d’éviter toutes interprétations communément
admises, car la complaisance avec le sensationnalisme du facile, est, si l’on
veut l’admettre, dangereuse. Evolution à laquelle l’allusion est faite ici,
c’est l’ensemble des étapes plus moins dynamiques dont la société subit le
cours, et qui tendent vers le progrès ou la décadence. Si on admettait que
cette compréhension est brève et vague, sa pertinence est à trouver dans sa profondeur.
Beaucoup croiront et peut-être auront raison de le croire que nous l’attribuons
une acception négative, lorsqu’ils se référent au second terme définitionnel.
Cette interprétation ne viendrait choquer nullement, elle le serait si on juge partiellement
ou si on part d’un acquis jugé indissoluble.
Des cris sont poussés, des gens plus ou moins avisés
se sont prononcés sur ce qu’ils qualifient
de déchéances des traditions et normes au sein de la société pendant ces dernières
décennies. Derrière ces complaintes, plus d’un voit une sorte d’hypocrisie,
alors que d’autres insistent à croire qu’il s’agit d’une consternation sincère et
franche des citoyens conscients se lamentant de voir sombrer des valeurs
tissant le corps social au profit des vilenies de toutes sortes. De fait, nous
sommes dans une réalité de combattre le mal par mal, c’est-à-dire contre ce
qu’on croit être de l’hypocrisie sociale on exhibe et sans aucune gène, dans
toutes les sphères de la société, des déclarations obscènes avec l’intention peut-être
ingénue de la dévoiler en vue de l’éradiquer. Tous les moyens sont utilisés en
vue de parvenir à cette fin : la musique et la politique en sont les deux
canaux principaux.
En dépit de toute conception qu’il convient d’avoir
de la société, elle est parmi tant d’autres, lieu de production et de
reproduction des valeurs incorporée à travers des individus, c’est-à-dire elle est
plus exactement un miroir à travers lequel les citoyens se voient et se réalisent.
Dans l’industrie de la musique, il y a tellement de diversité qu’on saurait
responsabiliser le tout pour la partie. Dans cet ordre d’idées, il convient
d’apporter une précision plus ou moins responsable pour l’analyse de cette réalité.
Les styles musicaux auxquels nous attribuons la responsabilité de cette
déconstruction de l’ordre social préétabli, nous paraissent être le Rap et le Rabòday. Nous précisons qu’il
y a aucun préjugé qui est rationnellement admis contre un style de musique,
d’ailleurs ce n’est pas le contenu du message qui fait le style. C’est
tellement exact que dans un même style de musique donné, il peut y avoir toute
une diversité de messages véhiculés indépendamment
du contenu des artistes qui s’y évoluent.
Le
rap et le Rabòday ont une emprise
de déconstruction sur la société, que nous croyons être une évolution tournée
vers la décadence. Ce qui au départ, était vu comme un désordre visant à déranger
l’ordre social, s’érige maintenant en ordre qu’il faut savoir s’y adapter. Les
acteurs des deux champs s’entendent à désordonner pour ordonner. Et l’ordre
qu’ils créent permet, en plus de tout ce qu’on peut comprendre, leur existence.
Mais ce qu’il faut remarquer le désordre auquel nous assistons n’est pas
seulement chaotique, mais on y trouve un ordre qui s’installe facilement dans
la société. On peut se demander, pourquoi cette transition n’étonne pas ? Elle est tellement douce et distractive que
son niveau de violence ne peut être perçu que par ceux d’une intelligence supérieure.
Des deux cotés, les artistes et les hommes politiques gagnent le pari :
distraire le peuple pour gagner, les premiers gagnent en popularité et les
seconds s’enrichissent sans difficultés.
Le désordre génère un ordre qui n’exige que
l’adaptation. La folie devient raison et l’absurdité devient facteur de se réaliser
rapidement et facilement. Beaucoup sont émergés médiocrement, mais ils se vanteront toutefois
de n’avoir été des idiots. De la mauvaise prononciation de la langue française,
naissent des personnalités fameuses. Tout ce qui exige de l’excellence décourage,
alors que la facilité est ce vers quoi les jeunes s’orientent. Arrivera-t-on à
avoir le recul nécessaire pour mesurer l’ampleur des conséquences qu’entraine
de telle situation ? Autant que nous grandissons dans cette réalité, nous perdrons
le sens des valeurs, nous sommes incapables de mesurer la profondeur des dégâts
produits sur la morale collective. Car nous avons vu que de telles réalités
arrangent les hommes politiques, qui auraient à perdre s’ils travaillaient pour
le redressement des choses.
Alors il est difficile de mesurer les conséquences,
mais il est logique d’accepter que le choix du sentier sombre est fait, non pas
par le peuple en corps, mais par des catégories de la société. Paradoxalement,
tout est fait pour prouver que si le peuple vient à réorienter le corps social,
il se produira les effets d’une bombe atomique. Et nous pataugeons dans
l’illusion d’accepter la déformation de la théorie du moins mauvais. La société
est en chute libre, le parachute de la médiocrité permet l’existence de plus
d’un.
Auteur : Marc-Lee SAIMPREUX
Great! My brother. Heureusement toi comme un citoyen avisé tu as osé le faire. Bon travail SAIMPREUX!
RépondreSupprimerMerci mon frère. Je pense que les choses doivent être analysées, mais plus fondamentalement elles doivent susciter l'action des citoyens conséquents, car de telles réalités sont écœurantes.
RépondreSupprimerMerci pour les commentaires. Entre Les Pages vous remercie.
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