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L’Organisation « Sonje Ayiti », au service des plus démuni-es





Les indices projetant Haïti comme l’un des pays le plus pauvre de la Caraïbe fusent de partout et sortir de cette ornière ne sera pas aisé (4 enfants sur 10 vivent dans la pauvreté absolue) (i). Il faut travailler de façon à redonner de l’espoir à la population haïtienne. Une autre image, nous en avons grand besoin. S’il y’en a qui voient que partir est la solution, n’en déplaise à personne, d’aucuns croient encore que le cas n’est pas perdu et qu’il va falloir redoubler l’effort pour remettre le pays sur les rails du développement. Pour y parvenir, l’éducation, l’économie et le tourisme sont des secteurs non négligeables. Qui embrassera la cause ? Qui emboitera le pas ? L’organisation Sonje Ayiti, fondée en septembre 2004 à Georgie, inspire, donne de l’espoir et sert d’exemple depuis tantôt 14 ans. 

Sonje Ayiti (SAO) est une organisation formée d'humanitaires Haïtiens et internationaux qui s’engagent à travers l'éducation, le développement économique, et la promotion de la santé actuellement dans plusieurs communes et zones du pays telles que Limonade, Bahon, Acul du Nord, Bas Limbé, Phaéton et Paulette tout en espérant de construire des communautés auto-suffisantes.

La SAO en faveur d’une éducation accessible




En effet, la SAO travaille en vue d’améliorer l'accès à l’éducation au niveau élémentaire pour les enfants en milieux ruraux notamment grâce à une école communautaire implantée à Cima (Limonade). Ces enfants reçoivent des fournitures classiques - livres, uniformes et le déjeuner tous les jours, et elle couvre le salaire des enseignants. On note une augmentation de 34%  des enfants ayant accès à l’éducation au cours des 3 dernières années.  Elle a déjà octroyé aussi des bourses particulièrement en Agronomie et en Sciences infirmières à des jeunes qui, après leurs études, s’engageront bénévolement durant un an au niveau des communautés où Sonje Ayiti travaille, une fois le diplôme obtenu. En outre, plusieurs organisations de femmes ont suivi des formations en leadership.


Pour une meilleure croissance économique


Les habitants des zones cibles ont bénéficié de la part de la SAO plusieurs programmes qui visent d’abord l’exploitation des ressources locales (Agriculture) le piment, l'ananas, la banane plantain et le maïs, entre autres. Elle offre des opportunités aux entrepreneurs sociaux. « Cocoa », fait partie des projets implantés par l’organisation (SAO) dont la devise est « Ede Ayisyen jere tèt yo » : Il se veut d’une part de responsabiliser et supporter le groupe de femmes dénommé « Rasanbleman Fanm Vanyan Limonade » (RAFAVAL) à la production et à la transformation du cacao pour la distribution locale et internationale. De l’autre, à la construction d'une usine de transformation de cacaos, de fruits et une formation continue sur la gestion, le marketing, et commercialisation des produits leur a été offerte.

La solidarité, l’entraide sont des valeurs prônées par la SAO et ses programmes ne montrent pas le contraire. Entre autres, on peut souligner le « Koud-à-Koud » qui est un programme de prêt de microcrédit. « Pase-Kado », celui-ci priorise l’élevage de chèvres améliorées où une famille reçoit 2 chèvres femelles et signe un contrat pour faire bénéficier 2 chevrettes à une autre famille. La même formule est aussi appliquée pour l’aviculture.  Phaéton et Paulette, 2 villages au sein de la commune de Terrier-Rouge, où la SAO a déjà implanté 2 restaurants communautaires, a collaboré avec la DINEPA en matière d’approvisionnement d’eau, cette fois elle initie, de concert avec la FONKOZE, le programme Chimen Lavi Miyò (CLM) qui consiste notamment à venir au secours des gens les plus démunis. Ces derniers auront le soutien des gestionnaires de cas (Case Manager) sur une période de 18 mois avec pour objectif de les aider à faire face aux différents problèmes, avoir une autonomie financière, planifier leur avenir pour pouvoir sortir de la pauvreté extrême. Des groupes dits Groupes Solidaires (GS5) gèrent des poulaillers, approvisionnent les restaurants communautaires ou encore sont responsables de boulanger construit par la SAO particulièrement à Limonade. 

La santé, une priorité


Sonje Ayiti a fait du domaine sanitaire sa priorité quand elle a initié le programme de nutrition des enfants de 6 à 59 mois en partenariat avec IMA WorldHealth et Meds & Food for Kids à Grande Rivière du Nord et Bahon à partir de 2012 à aujourd'hui, gérer 16 postes de réhydratation orale (ORP) pour prévenir la propagation du choléra à travers Limonade. 34 promoteurs de santé (HP) ont été formés et employés et 8 Promoteurs de Santé étaient responsables de la distribution de matériel de prévention de choléra (savon, SRO, chlorine, aquatabs) , ainsi que des sessions de formation dans les écoles, les églises, et les communautés, depuis Novembre 2010.  Des campagnes de sensibilisation et de prévention ont été mises sur pied contre les MST, VIH / SIDA, grossesse précoce et la planification familiale depuis Mars 2009 et les gens ont pu bénéficier une assistance médicale grâce à des cliniques mobiles.

Témoignages et satisfactions



Entre Les Pages s’est entretenue avec Mme Gabrielle Aurel, PDG de Sonje Ayiti et cofondatrice de la Société agricole de production et d’élevage du Nord (SAPEN, SA), résumant la mission de la SAO en ces termes : « Aider les Haïtiens à s’entraider pour définir leur propre destin » en appliquant une stratégie de sortie dans chaque communauté sinon « nous ne ferions que perpétuer les problèmes au lieu de les résoudre », raisonne t-elle. Elle n’entend pas cacher sa satisfaction et estime  « qu’on ne peut pas vraiment ajouter un coût à ce qu’on fait, mais à chaque fois que je regarde une fillette comme Hennglise Dorival débarrasser d’un tumeur de 4 lbs de son visage, je me sens emballée. A chaque fois que les enfants de CIMA m’embrassent, je ne peux pas retenir ma joie car sans la contribution de Sonje Ayiti dans la zone, ils n’auraient peut être pas eu accès à l’éducation ».

Des témoignages, il n’en maque pas. C’est le cas de Yolette Sylvestre, une dame qui réussit sa petite entreprise alors que tous les membres de la communauté doutaient de sa capacité de réussir comme client de Koud-a-Koud, des femmes de RAFAVAL rencontrées en 2007 faisant des petites boules de chocolat après les interventions de la SAO, elles ont maintenant un atelier de transformation de chocolat et continuent à grandir sans son support. « Ces petits moments, renforcent ma détermination de continuer à renforcer les capacités et investir dans l’humain et poser des bases sûres pour un avenir beaucoup plus prometteur » raconte-t-elle fièrement.

Les difficultés sont de taille, selon elle, notamment quand il s’agit de gérer les ressources humaines. Mme Gabrielle, plus déterminée que jamais. Elle livre une grande bataille depuis plus de 10 ans et ce n’est pas maintenant qu’elle va abandonner. Une Haïti où il fait vraiment beau de vivre en toute quiétude et avec dignité, où les jeunes ne sont plus oisifs mais affairés, où le genre humain est accepté à sa juste valeur, ainsi est formulé le vœu de Mme Gabrielle Aurel dit Gabie. « Ne jamais réussir seul, mais en équipe » c’est sa façon de prouver sa solidarité agissante.

i- https://www.unicef.org/haiti/french/overview_16366.html

Auteur : Djedly François JOSEPH

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